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Wednesday, October 16, 2013

ARMÉE — Quand les généraux multiplient les étoiles

Depuis le 1er octobre, le principal remaniement annuel de la hiérarchie militaire est effectif. C’est l’un des rares indicateurs du rapport de force qui se joue dans l’ombre entre le pouvoir politique et une institution aussi opaque que puissante. Même si elle s’est résignée à composer avec un gouvernement arc-bouté sur des électeurs têtus, l’armée thaïlandaise ne renonce pas à son droit de veto. Ses chefs continuent à peser sur le destin du pays, même si leurs divisions pourraient accroitre la marge de manœuvre du gouvernement civil
Depuis juillet 2013 la première ministre Yingluck Shinawatra assume aussi le poste de ministre de la Défense traditionnellement réservé à d’anciens officiers. Elle dispose ainsi d’une voix au sein du comité de 7 membres(1) qui orchestre mutations et promotions au sein de la haute hiérarchie militaire. Son implication personnelle souligne toute l’importance que le gouvernement accorde aux relations avec une armée qui a renversé Thaksin Shinawatra le 19 septembre 2006. L’ex-magnat des télécommunications projetait alors de privatiser la 5° chaine de télévision contrôlée par les hommes en vert tout en interférant de plus en plus ouvertement dans leurs affaires internes. Son approche velléitaire laisse aujourd’hui place à une stratégie plus subtile. 
Sous le mandat de son élégante sœur cadette, l’armée est choyée. Son budget passe cette année de 168 à 180 milliards de bahts (4 milliards à 4,5 milliards d’euros). Pour autant cette carotte s’accompagne du bâton brandi par le Bureau des enquêtes spéciales (DSI). Diligentés par le ministère de la Justice, ces limiers poursuivent leurs investigations sur la répression sanglante des manifestations de 2010. Et le 6 août dernier, la cour criminelle de Bangkok Sud a même établi la responsabilité des forces de sécurité dans la mort de six civils abattus dans l’enceinte et à proximité du temple Pathum Wanaram — en se gardant toutefois de mettre en cause les officiers responsables. La hiérarchie militaire a certes fait appel de ce jugement et défend férocement ses subordonnés. Sur le fond elle s’est pour l’heure résignée à composer avec la machine politique thaksinienne maintenue au pouvoir par l’opiniâtre verdict des urnes. Las! Le recours au coup d’État a fait long feu et les dissolutions successives des précédentes incarnations du parti Puea Thaï aujourd’hui aux affaires n’ont pas été plus efficaces.



Prayuth organise sa succession
Commandant en chef de l’armée thaïlandaise depuis 2010, Prayuth Chan Ocha avait pris part au coup d’État qui a déposé l’ancien premier ministre toujours en exil. Aujourd’hui il n’hésite pas à souligner les progrès de Yingluck comme son dévouement à la tête du gouvernement. Un assaut d’amabilités remarquable chez un général au ton souvent cassant qui peut certes se féliciter d’avoir gardé la haute main sur le grand bal 2013 des promotions et mutations. Son frère cadet Preecha Chan-Ocha conserve le commandement de la 3° armée en charge de la sécurité dans le nord du royaume. Surtout, son dauphin, le général Udomdet Setabutr, vient d’être promu commandant en chef adjoint. Ce poste constitue traditionnellement un tremplin pour succéder au chef de l’armée qui devra prendre sa retraite en 2014 ; limite d’âge oblige. Présenté comme un proche du palais royal, le général Udomdet est issu comme Prayuth de la prestigieuse Queen's Guard, autrement dit le 21e régiment d’infanterie de la 2e division d’infanterie. Basée à Prachin Buri, à proximité de la frontière cambodgienne cette division est aussi connue sous l’appellation "Tigres de l’Est". Les membres de cette formation d’élite ont de nouveau été favorisés par le récent remaniement qui prolonge ainsi une tendance notable depuis 2004. Professeur de Sciences politiques à l’Université de Chiang Mai Paul Chambers(2) rappelle que c’est la King's Guard qui était auparavant privilégiée, jusqu’à ce Thaksin Shinawatra parvienne à exercer son influence au sein de cet autre corps d’élite.
Le clan Shinawatra ne sort toutefois pas complètement perdant d’un remaniement 2013 qui hisse l’un de ses fidèles au poste de secrétaire permanent à la Défense. "Sans réelle autorité sur les unités de combat, le général Nipat Thonglek sera en mesure d’appâter les officiers plus soucieux de leurs intérêts personnels que de leurs carrières institutionnelles grâce à ses affinités avec le généreux système de patronage de Thaksin", commentent deux consultants longtemps proches de l’armée thaïlandaise dans Asia Times.

De l’inflation de généraux au risque de divisions
861 officiers supérieurs ont été concernés cette année par un remaniement qui crée de plus en plus de généraux. D’après John Cole et Steve Sciacchitano, l’armée thaïlandaise compte aujourd’hui 1.750 généraux ou amiraux — environ trois fois plus qu’en France. Certains bénéficient des attributs et du statut dus à leur rang sans exercer de fonction active. Pour les deux experts, cette inflation constitue un risque de division au sein de l’armée. Danger accru par la frustration croissante d’officiers appartenant à des unités actuellement moins favorisées que les prestigieux Tigres de l’Est.
Le pouvoir civil sera tenté d’exploiter ces brèches, voire de les provoquer, pour tenter d’élargir le champ de ses prérogatives. L’Armée thaïlandaise exerce en effet un droit de veto sur les décisions politiques affectant les zones frontière ou plus généralement liées à la sécurité nationale. Une notion souvent interprétée au sens large. Après l’émoi causé par l’assassinat de 13 marins chinois près du Triangle d’Or en octobre 2011, Yingluck Shinawatra avait par exemple acquiescé à la demande de l’Empire du Milieu qui souhaitait patrouiller le fleuve en aval de Chiang Saen — avant que Prayuth Chan Ocha n’oppose un refus catégorique. Le chef de l’Armée surveille aussi étroitement les pourparlers engagés par le gouvernement avec les représentants de la rébellion qui ensanglante quotidiennement les provinces de l’extrême sud du royaume. Le champ de la négociation est strictement borné par Prayuth qui a notamment exclu toute perspective d’autonomie.

Le général tient le gouvernement à l’œil tout en affichant une prise de distance vis-à-vis de l’opposition parlementaire. "Nous avons appris notre leçon, si nous sommes trop proches d’un bord (politique), l’autre s’opposera à nous. Il est donc préférable que l’armée reste neutre", dit-il dans le Bangkok Post. Le ton contrit de cette déclaration relève de la coquetterie chez une institution qui n’a nul besoin d’être partisane tant elle est solidement ancrée au cœur de l’État thaïlandais depuis des décennies. Pour le professeur Paul Chambers "la Thaïlande abrite un état parallèle au sein duquel l’armée demeure largement hors du contrôle du pouvoir civil".

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