Le président birman refuse de changer le serment pour Aung San Suu Kyi
Le président birman, Thein Sein, a déclaré, lundi 23 avril, qu'il n'avait pas l'intention de modifier le serment que doivent prêter les nouveaux élus au Parlement, malgré une demande de l'opposante birmane Aung SanSuu Kyi. C'est à la lauréate duPrix Nobel de la paix de décider si elle veut siéger au Parlement, a indiqué le chef d'Etat selon l'agence de presse japonaise Kyodo.
Le siège de l'opposante, qui devait faire son entrée lundi à la Chambre basse, est donc resté vide à l'ouverture des travaux parlementaires. Son absence est un coup dur pour le gouvernement qui souhaitait faire de l'événement un symbole fort des réformes démocratiques en cours, au moment où l'Union européennes'apprête à annoncer la levée de ses sanctions.
Aung San Suu Kyi et les membres de sa Ligue nationale pour la démocratie, triomphalement élus le 1er avril, refusent de prêter le serment de "sauvegarder" la Constitution de 2008 qu'ils veulent modifier. Ils proposent de remplacer"sauvegarder" par "respecter". Ce texte arroge des pouvoirs immenses aux militaires et leur réserve notamment un quart des sièges des assemblées. Aung San Suu Kyi a annoncé qu'elle et ses partisans n'assisteraient pas à leur première session du Parlement lundi, ajoutant "attendre seulement le bon moment pour y aller".
"COOPÉRER"
Le président Thein Sein a déclaré qu'il voulait "accueillir" la dissidente au Parlement : "Nous aimerions coopérer [avec elle] en avançant dans la même direction pour le bien des intérêts du peuple", a-t-il dit, excluant tout "revirement"dans le processus démocratique en cours. La nouvelle équipe arrivée au pouvoiren mars 2011 a notamment encouragé le retour d'Aung San Suu Kyi au cœur du jeu politique officiel.
Elle a également libéré des centaines de prisonniers politiques et a entamé des discussions avec les groupes rebelles des minorités ethniques qui n'ont jamais pacifié leurs relations avec le pouvoir central depuis l'indépendance en 1948. Lors d'une rencontre avec le premier ministre japonais samedi, Thein Sein a assuré que la Birmanie poursuivrait les réformes "en se concentrant sur plus de démocratisation, la protection des droits de la population et la réconciliation".
Interrogé sur la possibilité de nommer l'opposante à un poste de ministre, le président a rappelé que la Constitution ne permet pas aux députés d'entrer au gouvernement. "Suu Kyi doit prendre sa décision", a-t-il dit.
Suspension des sanctions européennes
Les ministres européens des affaires étrangères ont décidé lundi de suspendre la plupart de leurs sanctions contre la Birmanie, en particulier des restrictions à l'encontre de plus de 800 entreprises, tout en maintenant un embargo sur les armes, selon des diplomates. La mesure, qui vaut pour une année, "a été adoptée" lors d'une réunion des Vingt-Sept à Luxembourg, ont précisé ces diplomates. - (avec AFP)
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